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Je présente ici mon travail actuel et celui du passé.

N.B.Fiez-vous aux mesures inscrites sous les images, certains tableaux sont plus grands ou plus petits qu'ils en on l'air!

Merci et bon visionnement.




Delphine
delfilmdesing@gmail.com



Delphine Gélinas vue par Joseane Brunelle

Delphine Gélinas.

Artiste dans l’âme, être à part ineffable, délicieusement inspirée par la vie, Delphine est issue d’un monde où l’art sous toutes ses formes est omniprésent. Son enfance bercée par les créateurs multiples qui peuplaient son quotidien, l’artiste a très tôt entamé son parcours, exprimant une large palette d’émotions et offrant une optique infusée par sa culture puisée dans les trésors de sources hétéroclites, au hasard de ses passions, de ses voyages et de ses projets. Une contemplative pratique à l’imagination fertile, ses réflexions orientent son œuvre, dévoilent sa sensibilité et son désir de voir s’épanouir harmonie et paix sur notre planète en plein bouleversement.

Ses toiles aux parfums d’orient, aux contrastes mélodieux et aux rythmes parfois tribaux, nous transportent dans un univers qui interpelle, charme et rassérène. Delphine sollicite et évoque l’espoir, quelle que soit la conjoncture. Positive de nature, elle recherche l’agréable, elle célèbre la beauté ainsi que la possibilité d’un monde meilleur.

Son amour de la matière se manifeste dans son œuvre. Delphine s’immerge dans chacun de ses tableaux, s’identifiant viscéralement à un souvenir, une pensée, un désir ou encore à l’amour qu’elle porte à ceux qui l’entourent. Imprégnée d’un lyrisme sensuel, elle conçoit ses toiles avec enthousiasme et fougue. Des bleus-noirs profonds jaillit une lumière rayonnante, les horizons déclinent en riches camaïeux de bleus, les masses de couleurs chaudes se détachent de fonds ouvragés, mystérieux. Avant tout, l’oasis prédomine dans l’œuvre Gélinas.

À l’aube d’un nouveau tableau, remplie d’espoir et de confiance, l’artiste s’impose un défi, fascinée par un médium, séduite par une consistance, exaltée par le moment. Elle pose un regard frais sur l’humanité. Fruit de la fusion de l’ébénisterie, de la haute couture, de la peinture, du théâtre et du processus cinématographique, cette artiste démontre sa polyvalence en évoluant avec aisance à travers ces univers, démantelant sans peine les frontières culturelles, orchestrant avec fièvre formes et couleurs.

Son œuvre, affranchie des contraintes temporelles et géographiques, nous révèle les influences qui ont façonné son cheminement : la majesté de l’art japonais, la fantaisie de Leonor Fini, la spiritualité de Rothko, et probablement de manière plus fortuite, la vitalité du groupe des 7. En se recueillant devant une des oeuvres de Delphine, on a l’impression de faire un merveilleux pèlerinage, d’explorer des lieux lointains et voisins et surtout, de précieux souvenirs. Bon voyage!















Petit mot


Dans ma recherche, je viens de tomber sur un texte ancien de cet
artiste philosophe chinois, il te convient si bien...


Francine Vandelac


" La poésie est de la peinture sans forme et la peinture une poésie sans mot. Seul sera vraiment peintre celui qui aura su méditer des années, s'identifier à l'objet de son étude et devenir lui-même arbre...torrent...herbe...brume et oiseau."


( Kuo Hsi, traité du paysage, 1050)

Le ravin

Le ravin
acrylique sur bois (40" x 20") 2016

Le ravin


Je m’enfonce dans le silence moelleux

De la forêt douce comme une roche

Des vents indirects transportent un peu

De neige et de morceaux d’écorce


Les grands arbres hissés vers le ciel

Laissent peu d’espace au brouillard

Lumière voilée pleine de soleil

La foret m’ouvre son boudoir


J’entends le murmure de l’eau

Entre mes yeux et mon cœur

Quelque part coule un ruisseau

Vers sa vaste demeure


La rumeur est meublée

De soupirs, de craquements soudains

Dans la neige tapissée

De noix et d’aiguilles de pin


La résine amère des sapins Baumiers

Parfume l’air et me réconforte

Le ravin révèle un étroit sentier

Je lui tend la main afin qu’il m’emporte

"L'Orée du bois"

"L'Orée du bois"
Acrylique sur bois (12"x48") 2016

L’orée du bois


Marchant dans la vase

Je reviens sur mes pas

Empruntés sur la route

Qui me mène vers toi


Je te sais toute blottie

Silencieuse de flanelle

Mon coté chaud du lit

Sous ta douce peau de soie


Ma folie passagère

A manqué son transport

De fatigue je suis mort

S’il te plait attends moi


Un court temps d’arrêt

La nuit dans le marais

Calculant mon millage

Les mains crispées de froid


Mes vêtements alourdis

Sous les trombes de pluie

Je ne tarderai pas

Seul à l’orée du bois


"Le ciel de nuit"

"Le ciel de nuit"
Acrylique sur bois (30"x12") 2016

Le ciel de nuit


Les mouches à feu affolées

Magnifiques, lumineuses



Les grillons acouphènes

Immobiles, invicibles



Enlever tout ce sable de mes cheveux

L’eau du lac sur ta bouche

La peau collante, échauffée et maintenant frissonnante



Regard sur notre journée qui s’éteint

L’œil scintillant comme un ciel de nuit

"Le lac noir"

"Le lac noir"
Acrylique sur bois (48"x20") 2016

Le lac noir


Sombre et silencieux

Dans son étendue nocturne

Il avalera toute la forêt

Avec sa bouche grande


Le lac noir qui ne respire

Que pour avancer mieux

Engloutit sa fortune

Et détruit ses offrandes


Longues algues étirées

Enlacées dans l’oublis

Muettes pour toujours

Dans une eau d’épouvante

"La vallée"

"La vallée"
Médiums mixtes sur bois 20"x60" (2016)

La vallée


Presqu'au sommet

Je suis grimpée

Le vent sifflait, bousculant les feuilles

En contrejour éblouissant

Soleil couchant


Les trainées nuageuses

M'entrainaient

Vertigineuses

Vers toi

Vers devant


Étourdie de plaisir

Mon rire clair

Au grand air

Un vertige imprévu

Me surprit, me déçut...


J'ai failli tomber

La longue branche

A craqué

Sous mon poids

Trop pesant


Muette, étonnée

Regardant la cassure

Je pris la fuite

Plus très sûre

Vers l'autre versant


La vallée dévalant

J'oubliais

Pour l'instant

Mon idée première

Retrouver mon amant


"La pluie"

"La pluie"
Acrylique sur bois (30"x12") 2015

La pluie


Tel un sanglot évaporé

À l'aube d'un matin perdu

Un rire dans l’écho

Une ivresse entendue


La pluie tombe toute nue

Verticale, sporadique

Elle descend à la vue

De la brume qui l’habite


Sur le corps enraciné

Dispersées, disparues

L’écorce au verso

Des gouttes étendues


"Charbon"

"Charbon"
Médiums mixtes sur bois (12"x30") 2014

Charbon


Sous la branche calcinée

Pleine de fruits grésillants

Mon regard cherche de lointaines silhouettes


Sous la branche pliée

Pleine de renoncements

La récolte brulée étend sa défaite


Me monte à la tête

La lourde odeur sucrée

De l'air envahissant

Mes poumons asphyxiés


Calculant les décombres

À m'en lever le cœur

La résine pleine de suie

Me couvre de noirceur


Sous la branche accrochée

Ma main touche doucement

Le bois rose transformé en charbon qui s'émiette


Sous la branche j'ai pensé

Sans faire bruits ni mouvements

En une pause forcée que l'histoire se répète



"Bivouac"

"Bivouac"
Acrylique sur bois (20"x48") 2013

Bivouac



Nous-nous arrêterons ici

Cette nuit

Dense forêt, longue traversée

Imaginerons le tracé

Planifierons la montée

Demain


La rivière à nos pieds

Git

Posons là nos baluchons

Le bivouac doit s'installer

Faire un feu et un bon thé

Divin


Toute cette marche derrière toi

Ami

M'a privé de ton regard

Combien j'apprécie le soir

Pour m'y perdre sans égards

Au chemin


Cet arrêt de notre voyage

Joli

Me consume comme une page

D'un roman à l'eau de rose

Le rouge aux joues… J'ose?

Enfin


Je toucherai ta main, peut-être

Ma vie

La surprise sera de taille

Je risquerai le naufrage

N'en pouvant plus d'être sage

Béguin


Comme une montagne à gravir

Le lit

La plus grande expédition

J'ai ton cœur à conquérir

Et ton corps en prédation

Destin


"Canicule"

"Canicule"
Acrylqie sur bois (20"x40") 2013

Canicule


Les grandes étendues

Celles où l’on s’égare

Celles qui nous séparent

Nous portent disparus

Sans nous apercevoir


Cascadeurs sur leurs chevaux

Le galop au ralenti

Ils arrivent en cavalerie

Avec des roches sous leurs sabots

On croirait même entendre leurs cris


Mais il n'y a rien

Juste un mirage

Là-bas au loin

Cumulus accumulés

Formant une grande muraille

Se tiennent solidement alignés

Bien hermétiques, sans une faille


À l'ombre des rochers pointus

À mains nues sur la glace noire

Les paumes ouvertes, bien appuyées

Le corps se hisse

Pour mieux y voir

Se faisant grand du bout des pieds


La Canicule reste enfermée

Boudeuse comme une enfant gâtée

Entourée de parois rocheuses

L'on ne peut guère s'en approcher

Seuls quelques arbres sur les remparts

Surplombent les champs ensoleillés


À force de fièvre, de me languir

Tant la chaleur m'a épargnée

J'ai supplié de mille soupirs

Par ce printemps inachevé

Ma saison chaude tant convoitée

Pourquoi tarde-t-elle à venir?


Le grand porteur de canicule

Couché dans l’herbe se fait attendre

Sans doute en chemin, prenant son temps

À l'aube de l’été naissant

J'espère le voir au crépuscule

Briller de ses rayons ardents


"Volutes"

"Volutes"
Acrylique sur bois (40"x20") 2013

Volutes



Des jours entiers

Des semaines et des mois

Des années peut-être

Cette poussière fine sur le sol

Ne fut déplacée, ne bougea



Sa couleur d'or en surface

Transpercée de crevasses

Pleines de sable bleu cobalt

Se dissout sans cesse

Sans relâche et sans haltes



Sur les traces de ce sentier

Fait de silences étouffés

À chaque pas se soulèvent

Mouvantes et brèves

Les empreintes déposées



Tout est tiède et doux

Il n'y a plus d'heures, que l'instant

L’espace d’un moment

Ces volutes enveloppantes

Se dissolvent lentement



C'est dans l'air chargé

De cette brume aveuglante

Saline et collante

Qu'embués, mes yeux suivent

La lune rouge flamboyante


''Au delà de tout''

''Au delà de tout''
Acrylique sur bois ( 48''x12'') 2010

Au delà de tout



Perchée en haut de ma montagne

Il n'y a plus un son qui soit

Seul le crépitement des flammes

La nuit s’allonge autour de moi


Ma tête confuse part en fumée

Sans maitrise l’esprit s'égare

Dans un grand souffle, attisée

Ma cime s'embrase dans le soir


Je sens le vide s'insinuer

La brise engendre autour de moi

Brulantes au point de s'abimer

Flammèches et parcelles de bois


C'est un brasier fou qui s'agite

Je ne peux contrôler ses ravages

Sourd et aveugle de mes limites

Il altère mon beau paysage


Toute sa flambée qui se propage

Sous un panache de boucane noire

Emporte-pièce sur mon feuillage

Menant vers l’ouest son grand couloir


Au-delà de mon expérience

Et mes questions irrésolues

Je suis seule sans sa présence

Mon existence à perte de vue


La neige lustrée forme un glaçage

Comme un miroir opalescent

Un baume sur mon cœur d’otage

Résigné à subir son temps


"La neige de Pierre"

"La neige de Pierre"
Mediums mixtes sur bois (12"x28") 2012

La neige de Pierre


Les joues roses, la peur au ventre

C’est la descente en traîne sauvage

Nous dévalons le long de la pente

La neige de Pierre en plein visage


Ton rire sonore est contagieux

Nos corps tendus, mes yeux fermés

Pour le grand saut des courageux

Épreuve d’enfance d’une initiée


Ralenti dans sa longue trace

L’élan s’éteint d’un son feutré

Les cailloux gris sous la surface

Des plaques blanches d’un lac gelé


Temps doux de l’hiver achevé

Enraciné dans le rivage

Un arbre se dresse sur la jetée

De nos souvenirs en sous-titrage


Lumière à perte d’horizon

Fine poussière de diamant

L’empreinte des jours a fait un bond

Dans la mémoire de tes enfants


"La plage boréale"

"La plage boréale"
Acrylique sur bois (14"x28")2012

La plage Boréale


Sapins au loin

Dans l’ambre

Du soir qui vient


L’air sent le bois mouillé

La sève sucrée

Et la terre noire


L’eau sous la glace

Se jette dans les hublots

Creusés par l’air


Le sol se réchauffe

Et les cailloux enfouis

Se mettent à briller


''Le jardin de nuit''

''Le jardin de nuit''
Mediums mixtes sur bois (80''x24'') 2009

Le jardin de nuit



Ciel indigo

Feuillage d'encre

L'arbre de goudron se fond dans sa cime


Levé du jour

Sur mes pieds nus

Le soleil darde ses rayons intimes


Monte et monte

Mon esprit vagabonde

Ne sait plus qui de nous

Est une part de ce monde


Je voudrais fondre mes pupilles

Et peindre de mes yeux

Les contours à la ronde

De ce beau matin bleu


Où mènent donc tous ces chemins

Qu'attendre de ces instants muets

Mon soupir endormi

Me laisse seule, assoupie

Dans ce jardin de nuit




''L'aube''

''L'aube''
Médiums mixtes sur bois (48”x12”) 2009

L’aube


Il serait si bon parfois de s’envelopper d’un paysage

Comme d’une grande couverture faite d’un tissus rare

Plus douce que de la soie, plus chaleureuse qu’un plumard

De vivre nos matins comme on ferait un voyage

Une aube sans fatigue qui n’apporte que la joie

Admirer le lointain depuis le creux de tes bras

Un réveil apaisant comme un courant d’air chaud

Les yeux amoureux et le rêve dans la peau


"Première neige"

"Première neige"
Acrylique sur bois (20"x28") 2016

"Les tourtereaux"

"Les tourtereaux"
Acrylique sur toile (60"x40") 2013

"Crépuscule"

"Crépuscule"
Médiums mixtes sur bois (48"x70") 2013

''Seuls au monde'' (collection privée)

''Seuls au monde'' (collection privée)
Acrylique sur bois ( 48''x12'') 2010

"Horizon" (collection privée)

"Horizon" (collection privée)
Acrylique sur bois (48"x28" ) 2015

La sieste (du parc Gold)

La sieste (du parc Gold)
acrylique sur bois (71"x48") 2010

''Deep inside her head'' (collection privée)

''Deep inside her head'' (collection privée)
Mediums mixtes sur bois (48''x24'') 2008.

''Le repos de Rose-Alice''

''Le repos de Rose-Alice''
Acrylique sur bois (20''x40'') 2009

''C (l'unique)''

''C (l'unique)''
mediums mixtes sur bois (36''x60'') 2007.

''Nuits mauves sur la rivière'' (Collection privée)

''Nuits mauves sur la rivière'' (Collection privée)
médiums mixtes sur bois (48''x96'') 2007

''Hommage à Tàpies'' (Collection privée)

''Hommage à Tàpies'' (Collection privée)
Mediums mixtes sur bois (48''X22'') 1995

''le temps flotte (so do I)''

''le temps flotte (so do I)''
acrylique sur bois ( 24''x48'') 1997

''S'', Canicule sur le balcon ( 2008)

''S'', Canicule sur le balcon ( 2008)
Mediums mixtes sur bois, 48''x96''

''Fun dip''

''Fun dip''
Acrylique sur bois, miniature (7''15'') 1997

''Après la pluie...''

''Après la pluie...''
Acrylique sur bois (33''x66'') 1996

''Accident #2'' (collection privée)

''Accident #2'' (collection privée)
Mediums mixtes sur bois (72''x60'') 1995.
Description par Sylvain Latendresse, étudiant finissant en histoire de l'art, qui fût désigné pour faire la critique de mon tableau sélectionné lors de l'exposition ''Ces choses en soi'' du module d'arts visuels et de la famille des arts de l'UQAM en 1995. (concours pour la Bourse McAbbie)


Bleu. Une sonorité, une couleur, une texture.
Accident n°2 de Delphine Gélinas.Un bleu abyssal où se fondent le ciel et la mer, sans horizon.

Deux tableaux conformes et différents à la fois sont placés côte à côte. Ils semblent appartenir à la même surface puisque le mouvement de l'un se poursuit dans le second.

Différent car ils pourraient êtres vus indépendamment. La dimension de ce diptyque s'impose au visiteur. La peinture envahit le regard et oblige tous les sens à participer. Sur ce camaïeux, des hiéroglyphes rappellent des signes asiatiques, peut être un monde antérieur, oublié.

En utilisant un cobalt, presque noir pour cette calligraphie, l'artiste appuie la profondeur du bleu à l'arrière plan. Quelques taches de couleurs chaudes créent ça et là, un e étonnante résonnance incandescente à travers cette immensité bleutée. Ce fragile équilibre semble voler en éclats. L'épaisseur de la peinture fait place à une dimension cachée. On ne saisit plus très bien quel plan vient en premier, l'ombre ou la lumière.

Le tableau de droite donne l'impression que l'artiste dévoile quelque chose qui se camoufle sous la couleur. On perçoit une densité de la matière. Le bleu autour de d'une masse presque blanche fait surgir une topologie appartenant à une nouveau continent portant déjà la trace d'un passage, d'un geste. Sur la toile de gauche un signe bleu outremer a été peint sur la surface. À sa base, initiée dans le tableau de droite, une rigole opaline se prolonge jusqu'à la formation d'un nœud.

Étrangement, ce canal creusé dans la peinture parait surgir des profondeurs. Les deux tableaux paraissent alors partager un même espace, un même temps.

Bleu, une couleur, une musique, un ailleurs, un bref passage.

Quelques gravures (travaux universitaires, Lithographie)

Quelques gravures (travaux universitaires, Lithographie)


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